De la réalité des sentiments ou les petites philosophies de la semaine

Depuis notre plus petite enfance, on nous répète qu’ il ne faut pas mentir, que ce n’est pas bien. 

J’ai peut-être l’esprit frondeur mais je pense que tout le monde ment en permanence.
Au boulot, pour régler un problème administratif, avec des inconnus mais aussi parfois avec ses proches.
C’est un sentiment qui nous permet d’échapper aux questions dangereuses de la vie , aux vérités qui font mal, un sentiment qui peut aussi nous permettre parfois de nous évader et d’être plus heureux.

Evidemment, il y a une classification dans les mensonges,

Il y a ceux du quotidien, ceux qui aident à  justifier un retard, un oubli, ou à faire plaisir à une personne en la complimentant sur un plat raté ou une tenue peu flatteuse.

Et puis, il y a ceux qui touche l’affectif, ceux qui trahissent la confiance, la compréhension et l’intimité que l’on a avec l’ami ou l’amour.
Ceux-ci sont quasiment irrémédiables à mes yeux.
Ils sont parfois là pour atténuer la réalité, pour protéger et ils sont en même temps profondément malhonnêtes car ils sont établis sur le postulat que l’amour et l’amitié ne sont jamais assez forts pour affronter la réalité.
Le pire dans ces mensonges là , c’est que le menteur trouve toujours à un moment ou un autre le moyen de justifier son acte en impliquant l’autre , c’est naturel et déculpabilisant. 

Pour finir sur ce petit chapitre qui me préoccupe en ce moment, je vous propose deux petits textes, un de Rousseau sur le thème du mensonge innocent et une citation dont l’auteur est inconnu mais qui a le mérite d’être explicite.

Chacun les méditera à sa façon. 

‘ Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l'escalier.

Elle met plus de temps mais ne t'inquiètes pas, elle finit toujours par arriver....’
Auteur inconnu

‘ Dire faux n’est mentir que par l’intention de tromper, et l’intention même de tromper loin d’être toujours jointe avec celle de nuire a quelque fois un but tout contraire. Mais pour rendre un mensonge innocent, il ne suffit pas que l’intention de nuire ne soit pas expresse, il faut de plus la certitude que l’erreur dans laquelle on jette ceux à qui l’on parle ne peut nuire à eux ni à personne en quelque façon que ce soit. Il est rare et difficile qu’on puisse avoir cette certitude ; aussi est-il difficile et rare qu’un mensonge soit purement innocent. Mentir pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l’avantage d’autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie ; c’est la pire espèce de mensonge. Mentir sans profit, ni préjudice de soi et d’autrui n’est pas mentir : ce n’est pas mensonge, c’est fiction’. 
Rousseau - Les rêveries du promeneur solitaire.