By Nicolas Demorand

27/06/2011


De retour de Corse hier.
Un peu déconnectée.
Le temps de trier mes photos et de prendre du recul
et je reviendrais vous parler de l’ile de beauté dans quelques jours.


Je dépose juste ici,
un éditorial de Nicolas DEMORAND (Libération du 25/06/2011)
que je tenais à partager avec vous.
Simple, efficace et si juste.



Banalités  

Passons, d’entrée, sur le fait de savoir si le mariage entre personnes du même sexe est, ou non, une aspiration bourgeoise et étriquée : chacun mène sa vie comme il l’entend, dans les formes les plus classiques, voire angoissantes, de la conjugalité ou en dessinant, de lui-même, la géographie alternative de ses attachements.

En la matière, la différence et l’indifférence sont les deux faces d’une réalité dont on aimerait que la banalité soit retranscrite dans la loi et ouvre sur des droits équivalents pour tous.

Or ce n’est toujours pas le cas, alors même que l’orientation sexuelle, en France, ne saurait être à l’origine de discriminations.
Et que le mariage, laïcisé, n’a plus rien à voir avec les Eglises et n’existe, au sens plein, qu’aux yeux de l’Etat.
Coexistent donc deux catégories de citoyens: ceux dont la sexualité est jugée normale et ouvre sur des droits ; et les autres, de seconde zone, condamnés au bricolage, à l’exception et aux marges du droit.
Etre obligé de le rappeler, en 2011, serait désespérant si on ne pressentait que ce combat est, enfin, en passe d’aboutir.
En reste un autre : le droit à l’adoption par les couples de même sexe et la pleine reconnaissance de l’homoparentalité.
N’en déplaise aux anthropologues et aux psychanalystes rigides, la famille homoparentale existe et ne produit ni plus ni moins de névrosés que les autres modèles familiaux du paysage.
Mais au nom de la «protection des enfants» et du dogme papa-maman, on condamne ces familles à vivre dans l’insécurité juridique.
Que la présidentielle permette à la France de retrouver sa place dans des combats par essence politiques.


4 commentaires:

  1. Je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais là il a raison !

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  2. Un excellent édito, le ton juste, la vision claire !
    Le spectacle moyenâgeux donné par l'assemblé nationale française contraste avec la décision de l'Etat de NY... des américains, que les politiciens français traitent généralement de conservateurs ...
    Sinon t'es rentrée pile pour la canicule toi ^^

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